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La Mort des Comètes
Les comètes ne sont pas des astres immuables. Elles évoluent
et peuvent disparaître de bien des manières.
La Mort par Épuisement
Une comète peut perdre une couche de glace de plusieurs dizaines de
centimètres à chacun de ses retours près du Soleil.
Après de multiples retours, elle peut avoir complètement
épuisé ses éléments volatiles et cesser toute
activité : la comète est épuisée. C'est alors
une comète éteinte. Il est probable qu'un certain
nombre de petits corps classifiés comme astéroïdes
soient en fait des noyaux d'anciennes comètes, maintenant
épuisées.
La Mort par Étouffement
Les gros grains de poussière (les galets sont difficiles
à entraîner par le gaz qui s'échappe des noyaux
cométaires. Ils peuvent s'accumuler et former une croûte.
Cette croûte isole et protège la glace sous-jacente du
chauffage du Soleil. Si elle recouvre toute la surface, la comète
devient est étouffée et devient inactive. Elle est devenue
une comète dormante. Un chauffage plus intense (par
rapprochement du Soleil ou changement d'orientation) peut cependant
souffler et faire disparaître la croûte, et ainsi
réveiller l'activité de la comète.
Une croûte peut se former ou disparaître au cours d'un seul
passage près du Soleil. On a ainsi vu des objets,
classifiés comme astéroïdes, se
réveiller et révéler une activité
cométaire.
Il semble que les surfaces de la plupart des noyaux cométaires sont
partagés entre zones actives où la glace est
exposée et zones inactives recouverts d'une croûte
protectrice. Cette distinction est bien visible sur les images de la
comète de Halley obtenues lors de son exploration spatiale.

Figure: Les étapes de la formation
d'une croûte à la surface d'un noyau cométaire (© D. Jewitt). La sublimation de la glace entraîne les petits
grains de poussières, mais les plus gros restent à la surface
et s'accumulent pour former une croûte protectrice.
La Mort par Éclatement
Les noyaux cométaires sont très fragiles et un rien semble
pouvoir les briser. Ainsi, on a souvent observé l'éclatement
de comètes qui passent près d'une grosse planète
(comme Jupiter) ou près du Soleil (comme les sungrazers, ces
très petites comètes qui rasent le Soleil et ne nous sont
souvent révélées que par des observations
coronographiques ou à l'occasion d'une éclipse de Soleil).
Leur noyau est alors soumis à des tensions internes suite aux effets de
marées qu'il subit.
D'autres comètes éclatent sans raison apparente, parfois loin
du Soleil. Il semble que la production de gaz due à leur
activité suffise à les fragiliser et à les briser.
Souvent, les fragments ainsi produits s'épuisent rapidement, ou se
fragmentent à nouveau. La comète disparaît alors
complètement.
Figure: La fragmentation de la comète
C/1999 S4 (LINEAR) observées par le Télescope spatial
Hubbles (© HST). Le noyau de la comète C/1999 S4 (LINEAR)
a éclaté en de multiples fragments lors de son passage au
périhélie en juillet 2000, chacun se comportant comme une
mini-comète et s'entourant de sa propre queue. La comète a
complètement disparu les semaines suivantes.
La Mort par Collision
Les collisions entre petits corps et planètes, rarissimes à
l'échelle humaine, ne le sont pas du tout à
l'échelle de temps du Système solaire et jouent un rôle
important dans l'évolution dans l'évolution des
comètes, des astéroïdes et des planètes.
L'un de ces événements a pu être observé
récemment : la chute de la comète Shoemaker-Levy 9 sur
Jupiter en juillet 1994.

Figure: Les traces laissées sur Jupiter
après sa collision avec la comète Shoemaker-Levy 9 en juillet
1994 (© HST).
Disparition par Éjection du Système Solaire
Les comètes qui passent au voisinage d'une grosse planète
(particulièrement de Jupiter) voient leur orbite perturbée
par l'influence gravitationnelle de cette planète. D'elliptique,
l'orbite peut devenir hyperbolique. La comète quitte alors le
Système solaire.
De nombreuses comètes ont ainsi été perdues juste
après leur formation. Mais ce phénomène joue
toujours, et une certaine proportion de comètes sont
observées sur des orbites hyperboliques
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