Les questions (en gras ci-dessous) sur le métier de "chercheur en astrophysique" ont été formulées en Mars 2007 par un étudiant en physique-chimie (études supérieures, cursus non précisé). Autres questions, autres réponses ... n'engageant toujours que leur auteur...

LE METIER

Brièvement, en quoi consiste-t-il ?
Difficile de décrire BRIÈVEMENT le métier de chercheur. Il est riche et varié. Fondamentalement, dans une thématique donnée (environnnements ionisés et magnétisés des astres, notamment planètes, exoplanètes, et Soleil), se poser des questions si possible pertinentes et tenter d'y répondre via des observations, analyses, calculs théoriques ...
Mais aussi: enseignement (un peu), encadrement d'étudiants, stagiaires, thésards, comités scientifiques divers, conférences, etc.

LES CONDITIONS D'EXERCICE

Dans quel cadre travaillez vous ?
Je suis employé par le CNRS (comme Directeur de Recherche). J'exerce mon activité au Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique de l'Observatoire de Paris, à Meudon.

Avez vous des horaires?
Souples

Les vacances?
9 semaines en théorie. En pratique moins.

Faites vous directement des observations?
Oui, notamment avec les radiotélescopes de Nançay (Sologne) et Kharkov (Ukraine). Dans le futur avec LOFAR (Hollande). Et aussi spatiales, mais c'est moins "direct".

Voyagez vous à travers votre métier?
Beaucoup.

A quelle occasion?
Réunions de travail, conférences, congrès, collaborations de plus ou moins longue durée...

Utilisez vous des langues étrangères dans votre travail?
L'anglais, tout le temps.

Travaillez vous avec d'autres chercheurs au quotidien?
Oui, collègues, thésards, stagiaires.
 
LE METIER DANS L'ENTREPRISE

Quelles sont les responsabilités à assumer?
Encadrement de stages et thèses, demandes et gestion de crédits, projets sol et spatiaux, comités de recrutement de chercheurs, de distribution de crédits, refereeing d'articles scientifiques (jugement comme pair), etc.

Comment est défini sur ce sur quoi vous travaillez?
(1) Essentiellement par moi-même. En devenant spécialiste pointu d'un (ou plusieurs) domaine(s), on arrive à la limite de la connaissance dans ce domaine, et au stade où on peut se poser des questions pertinentes pour progresser. On se fixe alors un programme de recherche ...
(2) Mais aussi par le milieu extérieur: expériences spatiales décidées en équipe, opportunités d'obtenir des financements sur certains projets "fléchés" ...

Avez vous été "recruté"?
Oui, par une commission nationale du CNRS, comme tous les chercheurs CNRS.
 
LES DIFFICULTES DU METIER

Risques
Psychologique, dû à une remise en question permanente.

Horaires?
La seule difficulté est liée aux nombreuses missions.

Sécurité de l'emploi?
Je suis fonctionnaire de l'état.

Est-ce vrai que l'astrophysique se résume a une analyse de chiffres ?
Non, beaucoup d'intuition, de sens physique, de "savoir-faire" instrumental, de relations humaines, de talent d'orateur, etc. sont nécessaires.

Voit on toujours "la beauté" du cosmos?
Oui, mais plutôt sur le plan "structurel". C'est une beauté conceptuelle, méta-physique...
 
 • LES ATTRAITS DU METIER

Variété des taches ?
Oui

Régularité?
D
e quoi ?

Salaire?
D
écent, sans plus.

Autonomie?
LI-BER-TÉ. C'est l'un des métiers où l'on est le plus libre au monde (d'où le désir des politiques de "visser" les chercheurs)

LA FORMATION

Pourquoi avez vous fait ce métier?
Interrogations sur "d'ou viens-je, ou vais-je, ou cours-je, et dans quel état j'erre"; Lecture d'ouvrages de vulgarisation de physique et d'astrophysique (avec une grande fascination pour la cohérence des STRUCTURES - naturelles, mathématiques- que propose la physique); mais aussi, Hubert Reeves à la TV; Tintin Objectif Lune/On a marché sur la Lune ...

Quelles sont les différentes étapes de votre formation?
Bac C (scientifique), classes préparatoires scientifiques (Math Sup + Math Spé), suivies d'une bifurcation -volontaire- vers l'Université (Licence puis Maîtrise de Physique), DEA d'Astrophysique, Thèse en 1984.

Est-il facile ou non de trouver un emploi en astrophysique?
Très difficile. Concours national avec un facteur de pression de 5 à 20.

Quelles est l'avenir de votre profession?
Radieux, je l'espère. Mais l'horizon est assombri par la technoscience, le mercantilisme, le retour des obscurantismes, l'intolérance, etc.

Que représente l'enseignement pour vous ?
Une petite partie de mon activité (en M2, essentiellement) mais très utile pour le contact avec les étudiants et la "mise à plat" nécessaire des sujets enseignés.

P.Z. 3/2007

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