Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

Isabelle Bualé, lauréate de la médaille de cristal du CNRS

samedi 6 mai 2023

Isabelle Bualé reçoit la médaille de cristal 2023 du CNRS, en particulier pour avoir piloté les observations solaires systématiques depuis le site de Meudon. À travers ce prix, le LESIA est de nouveau récompensé pour la qualité de ses travaux de recherche. Toutes nos félicitations pour cette distinction !

La médaille de cristal distingue des femmes et des hommes, personnels d’appui à la recherche, qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent, aux côtés des chercheurs et des chercheuses, à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française.

Le spectrohéliographe de Meudon
Le spectrohéliographe de Meudon

© LESIA/Observatoire de Paris-PSL - Photo : Florence Cornu

Depuis 1908, c’est quotidiennement que le Soleil est observé, depuis le site de Meudon à l’aide d’un instrument unique en son genre : un spectrohéliographe. Petit rappel sur ce qu’est cet instrument et ce qu’il permet de faire. Il permet de scruter l’activité solaire et d’en analyser les variations : éruptions, protubérances, taches solaires et d’étudier la chromosphère. Il fonctionne avec le Coelostat qui date aussi de 1908 et qui dispose de deux miroirs plans. On pointe le Soleil avec les deux miroirs pour avoir une image à l’intérieur qui se forme sur le spectrohéliographe.

Titulaire d’un BEP, d’un Bac et d’un BTS micromécanique-optique, option « optique instrumentale » obtenu au lycée d’optique Fresnel à Paris, Isabelle Bualé rejoint le DASOP (Département d’Astronomie Solaire de l’Observatoire de Paris) en décembre 1985, il y a 37 ans déjà. 37 années totalement vouées à l’observation solaire, une passion que l’on devine à son regard qui s’illumine quand elle parle de son métier.

C’est à l’Observatoire qu’Isabelle a appris tout ce qu’elle mobilise de connaissances pour mener à bien ses observations. Elle n’avait aucune compétence ni appétence particulière pour l’astronomie et l’astrophysique, pas plus que pour la photographie solaire qu’elle pratique chaque jour. Aucune connaissance particulière non plus en informatique ni de pratique du travail sur ordinateur. Ce sont ses collègues qui l’ont aidée à se former et on sent dans sa voix toute la reconnaissance qu’elle éprouve à leur égard.

Isabelle est responsable du SSL (Service Solaire du LESIA) qui compte 5 personnes. Mais son activité ne se limite pas à l’observation du soleil trois fois par jour. Par ailleurs, elle est également responsable des instruments anciens du service solaire. Travailleuse insatiable, elle a aussi entrepris un important travail d’archivage et de numérisation du patrimoine inestimable de ces observations depuis 1908. À partir de divers supports : plaques photographiques, films de l’héliographe, cahiers de dépouillement écrits à la main.

Cela semble anodin mais a son importance lorsqu’il s’agit de déchiffrer des écritures plus ou moins illisibles et saisir l’ensemble des observations sous Word. Mais elle n’en a pas fini pour autant. Il faut ensuite alimenter la base de données BASS 2000 pour mettre ces informations à la disposition des chercheurs…peut-être aussi des historiens de l’astronomie ou tout simplement des passionnés de l’observation solaire.

Comme si cela n’était pas suffisant, Isabelle s’investit dans les activités destinées au grand public : journées portes ouvertes ; visites de classes et, depuis 1995, encadrement de stagiaires de collège et lycée qui viennent au LESIA pour une durée d’une semaine afin de découvrir les métiers de la recherche. Six stagiaires par semaine, une semaine par mois et cela 8 mois par an. Donc une importante fonction de diffusion et de vulgarisation de savoir scientifique.

Une belle carrière et un investissement sans faille que vient couronner cette distinction. Une seule préoccupation anime Isabelle : que cette activité dans laquelle elle s’est tant impliquée perdure après son départ en retraite dans quelques années.

Lire le communiqué du CNRS