Jean-Louis Bougeret, directeur du LESIA, est le Principal Investigator (PI) de WAVES. L’instrument consiste en trois antennes de 6m chacune. Les mesures du champ électrique au niveau d’un satellite placé dans le milieu interplanétaire en utilisant des antennes en monopole ou en dipôle permettent d’accéder à la fois aux ondes électromagnétiques produites loin du satellite (radio astronomie) et aux ondes électromagnétiques et électrostatiques produites dans l’environnement de l’instrument (mesures in situ).
Les grandes longueurs d’onde (fréquence inférieure à 30MHz) ne sont pas observables depuis le sol (coupure ionosphérique). Or, cette gamme de fréquence présente une très grande variété de sursauts radio d’origine solaire, sursauts qui témoignent de la présence de faisceaux de particules dans le milieu. C’est aussi le domaine des émissions produites par des mécanismes non-thermiques encore mal compris.
Les mesures in situ offrent quant à elles des données permettant d’étudier en détail les mécanismes de transfert d’énergie des petites vers les grandes échelles, les cascades turbulentes dans le plasma
Plusieurs modes de fonctionnement sont disponibles sur WAVES. Parmi ceux-ci, la mesure des formes d’onde (amplitude du champ électrique en fonction du temps) par TDS (Time Domain Sampler) qui permet de caractériser les ondes observées in situ, et en particulier les ondes de Langmuir. La figure 1 ci-dessous montre un exemple d’observation obtenue le 25 janvier 2007. Les ondes de Langmuir y apparaissent très clairement. Un autre point notable, qui sera à comprendre grâce aux simulations, est leur émergence sous forme de paquets.
A gauche : Exemple de formes d’onde obtenues avec le mode TDS de WAVES le 25/01/2007. Inséré, un échantillon autour de t=25msec (indiqué par un trait pointillé sur le graphique principal) est montré sur une échelle de temps de quelques millisecondes. A droite : Le spectre de puissance : les ondes de Langmuir sont parfaitement détectées à la fréquence plasma locale
Nous bénéficions du minimum d’activité solaire pour caractériser les ondes dans le vent solaire calme. Si des évènements violents apparaissent (type II ou III), ils seront aussi plus facilement observables puisque relativement isolés. L’activité solaire augmentera dans les quatre années à venir permettant des études sur des évènements multiples.