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La trajectoire d'Ulysse et celles des autres

Maintenant qu'on ne peut plus se perdre dans la magnétosphère de Jupiter, on peut aussi comparer la trajectoire d'Ulysse [1992] à celles des trois autres coupes in situ du tore dont nous disposons, à savoir Voyager 1 et 2 [1979-80], et Galileo [1996].

   figure262
Figure i.2: Trajectoires, projetées dans un plan méridien du tore, des quatre sondes qui ont traversé le tore ou sa proche banlieue : Voyager 1 (vert), Voyager 2 (jaune), Ulysse (rouge) et Galileo (bleu). Les temps (en heures TU) indiqués par des points sont relatif à la traversée d'Ulysse (8 février 1992). Les isocontours sont ceux des densités électroniques calculées avec le modèle de Bagenal [1994] (isotrope,modèle de champ tex2html_wrap_inline3216 ,sans lame de courant)

On voit immédiatement sur la figure i.2, l'avantage qu'on peut tirer des mesures faites sur Ulysse, même s'il a fallu déployer de l'astuce pour exploiter ces donnéesgif : Ulysse a en effet réalisé la seule coupe méridienne du tore de plasma d'Io (dans une partie du tore relativement dense, autour de tex2html_wrap_inline3508 ) et par conséquent la seule susceptible de mesurer l'extension latitudinale (ou confinement) du tore «en vraie grandeur». Les autre sondes (exceptée Voyager 2 qui n'a pas, à proprement parler, exploré le tore mais plutôt le feuillet de plasma magnétosphèrique au delà de tex2html_wrap_inline3510 ) sont restées proches de l'équateur centrifuge et n'ont fourni que des profils de variation radiale des densités et températures. Par exemple, les isocontours indiqués sur cette figure sont calculés à partir des mesures de Voyager 1 à l'immersiongif, extrapolées aux hautes latitudes en se fondant sur l'hypothèse d'équilibre thermique du plasma (impliquant les températures de chaque espèce constantes le long des lignes de champ) qui a été infirmée par les mesures d'Ulysse, comme on le verra dans la deuxième partie de la thèse. Ceci a notamment été possible parce qu'une bonne moitié de la trajectoire d'Ulysse (cf. les éphémérides des quatre sondes données en annexe A.1) est grosso modo inscrite sur une coquille magnétique de rayon dipolaire tex2html_wrap_inline3512 , et qu'on aurait donc dû y mesurer des températures constantes.

C'est en résumé le caractère exceptionnel (et qui ne se représentera pas de sitôt) de cette trajectoire méridienne d'Ulysse dans le tore, balayant au total tex2html_wrap_inline3514 du nord au sud du tore, c'est-à-dire plusieurs échelles de hauteur caractéristique du confinement (de l'ordre du rayon jovien), qui a justifié les efforts faits sur les spectres radio d'Ulysse, et que nous allons exposer dans les chapitres suivants.


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Michel Moncuquet
Tue Jan 13 19:37:26 MET 1998