Ce qu'on pourra mesurer en radio dans la magnétosphère de Saturne est
assurément plus difficile à prévoir que pour la magnétosphère de la Terre ou
même de Jupiter, les données in situ se résumant à celles acquises par deux
sondes : Voyager 1 et 2. Notamment,
la possibilité d'y faire ou non de la spectroscopie
«fine» du bruit thermique reste incertaine, en particulier à cause
des émissions SKR qui sont susceptibles de fortement polluer les spectres
aux fréquences qui nous intéressent.
On peut dire en tout cas que le récepteur radio hautes-fréquences HFR
à bord de Cassini remplit les conditions de qualité (en particulier de sensibilité)
requises pour étudier ce bruit thermique.
L'antenne est assez courte (d'une longueur de 10m), mais le
plasma dans la magnétosphère interne (
) de Saturne est assez froid
(
) et on devrait a priori accéder aux modes de Bernstein
lorsque la magnitude du champ magnétique sera la plus élevée
(à l'approche maximale donc).
On montre en annexe A.4 un spectre dynamique «idéal», tel qu'en devrait acquérir Cassini, et les modes de Bernstein (électron-cyclotron) y figurent en bonne place. La sonde sera lancée dans quelques jours au moment où j'écris ces lignes : je lui souhaite bonne chance et j'espère pouvoir étudier les spectres radio qu'elle nous enverra vers 2004...