Observatoire de Paris Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

Feu vert pour les derniers développements de la mission PLATO

lundi 17 janvier 2022

La mission PLATO de l’ESA a reçu le feu vert pour poursuivre son développement après la revue critique conclue avec succès le 11 janvier 2022.

PLATO, ou PLAnetary Transits and Oscillations of stars, est la troisième mission de classe moyenne du programme Cosmic Vision de l’ESA. Son objectif est de trouver et d’étudier un grand nombre de systèmes planétaires, en mettant l’accent sur les propriétés des planètes semblables à la Terre dans la zone habitable autour des étoiles de type solaire. PLATO a également été conçu pour étudier l’activité sismique dans les étoiles, ce qui permettra la mesure précise des paramètres des étoiles hôtes des planètes, y compris leur âge.

La revue a vérifié la maturité de l’ensemble du satellite (le module de service et le module de charge utile), confirmant la solidité des interfaces satellite-charge utile et le calendrier de développement de la charge utile. Un accent particulier a été mis sur la production en série de 26 caméras, et la robustesse du calendrier de développement des deux modules. PLATO utilisera les 26 caméras pour découvrir et caractériser les exoplanètes qui orbitent autour d’étoiles similaires à notre Soleil.

La charge utile de PLATO en cours d'intégration dans la salle propre de OHB (...)
La charge utile de PLATO en cours d’intégration dans la salle propre de OHB System AG

Crédits : OHB System AG

Ce jalon critique a été établi spécifiquement pour PLATO au moment de l’adoption de la mission en raison des risques de développement associés à la production en série des caméras.

Après le travail de groupes de revue constitués d’une centaine d’experts de l’ESA, le comité directeur de la revue du 11 janvier 2022 a statué avec succès sur la conception, la production et l’assemblage des caméras. Cette étape a été validée grâce aux tests des modèles structurels, d’ingénierie et de qualification des sous-systèmes des caméras, effectués dans plusieurs installations européennes. Les propriétés thermo-élastiques du banc optique, qui va accueillir les 26 caméras, ont été vérifiées grâce à une nouvelle technique de test développée par le maître d’œuvre du satellite, OHB System AG (Allemagne).

Avec cette validation, la deuxième phase du contrat industriel mené par OHB System AG en tant que maître d’œuvre avec Thales Alenia Space (France) et RUAG Space System (Suisse), peut désormais démarrer.

La fourniture de la charge utile PLATO relève de la responsabilité de l’ESA (Agence spatiale européenne) en collaboration avec un consortium européen d’instituts et d’industrie.

La prochaine étape importante pour PLATO est la revue critique de conception de l’ensemble du satellite en 2023, avant de procéder à son assemblage.

Banc optique de PLATO à l'ESTEC
Banc optique de PLATO à l’ESTEC

Le banc optique de PLATO, qui va accueillir les 26 caméras, entre dans la chambre de test de l’ESTEC pour les tests de déformations thermo-élastiques.
Crédit : ESA

Après son lancement, actuellement prévu pour fin 2026, PLATO se rendra au second point de Lagrange, à 1,5 million de km au-delà de la Terre dans la direction opposée au Soleil. Il y rejoindra les satellites Gaia déjà sur place, James Webb en chemin et Euclid dont le lancement est prévu en 2023. Au point de Lagrange L2, PLATO observera plus de 200 000 étoiles au cours de son fonctionnement nominal de quatre ans, à la recherche de baisses régulières de leur lumière, baisses causées par le transit d’une planète devant le disque de l’étoile. L’analyse de ces transits et des variations de lumière stellaire permettront de déterminer avec précision les propriétés des exoplanètes et de leurs étoiles hôtes.

A travers notamment cinq laboratoires CNRS/INSU et un laboratoire CEA/CNRS (l’IAS, l’IRAP, le LAM, le LESIA et IRFU/AIM) la France, avec le soutien du CNES, contribue à différents aspects de la mission dont : -* l’étalonnage et les tests thermiques des caméras, -* le logiciel bord, -* l’électronique des caméras rapides, -* les logiciels scientifiques pour l’analyse des signaux stellaires et planétaires.

Au total, c’est plus d’une centaine de chercheurs, chercheuses et ingénieur∙e∙s dans onze laboratoires français et au CNES qui suivent le développement de la mission et préparent son exploitation scientifique.

En particulier, à l’Observatoire de Paris, les ingénieur∙e∙s et les chercheurs et chercheuses du LESIA sont responsables de la spécification des logiciels de traitement de la photométrie bord et sol, de la fourniture du logiciel vol, ainsi que de la spécification des logiciels scientifiques permettant la caractérisation des étoiles hôtes.

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