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Raymond Michard et son groupe de physique solaire à Meudon

jeudi 7 janvier 2021

Le 15 février 2017, Pierre et Nicole MEIN ont donné un séminaire d’histoire de l’astronomie sur le thème "Raymond Michard et son groupe de physique solaire à Meudon". Le résumé et l’exposé de ce séminaire sont présentés ci-dessous.

Raymond Michard préparant la monture à Meudon pour l'éclipse du 30 juin 1954 à (...)
Raymond Michard préparant la monture à Meudon pour l’éclipse du 30 juin 1954 à Ohland (Suède)

Raymond Michard (1925-2015) a débuté sa carrière comme chercheur au CNRS à l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP) dans le laboratoire de D. Chalonge en 1948. Attiré dès 1949 par la physique solaire, il profite de la collaboration des spécialistes d’atmosphères stellaires que sont V. Kourganoff et J-C. Pecker. Sa thèse (1953) est consacrée au spectre continu solaire, et à la physique des taches. Il est nommé astronome-adjoint en 1954. A. Danjon lui propose alors de succéder à L. et M. D’Azambuja à la tête du Service Solaire à Meudon. Il y développe une équipe de jeunes chercheurs autour d’instruments performants, spectrographes, héliographes et spectrohéliographes.

Il poursuit les observations systématiques solaires, s’intéresse à la couronne (éclipses de 1952, 1954, 1955) et aux structures fines que sont les spicules visibles au bord du disque. Pour bénéficier d’une grande qualité d’images, il fait transporter au Pic du Midi le spectrographe de 9m.

Par ailleurs, l’activité solaire et les éruptions ne pouvant se concevoir sans une mesure et un étude approfondies du champ magnétique, il développe le nouveau magnétographe de Meudon. Enfin, une collaboration avec J.W. Evans à Sacramento Peak lui apporte d’excellentes observations des oscillations de 5 minutes observées sur le disque.

En 1968, il devient directeur du Département d’Astronomie Solaire et Planétaire. Son équipe de physique solaire s’accroît et multiplie les collaborations, notamment avec les groupes de radioastronomie. Lorsque R. Michard est nommé Président de l’Observatoire de Paris en 1971, les projets qu’il a initiés sont poursuivis, notamment autour de la nouvelle Tour Solaire de Meudon et du spectrographe de la lunette Tourelle du Pic du Midi. La naissance du projet européen JOSO puis du projet THEMIS en 1975 marquent le début d’une nouvelle ère de collaborations internationales.

Nous arrêterons notre exposé vers les années 1980. Il est impossible de décrire en détails l’expansion remarquable que les recherches en physique solaire à Meudon doivent à Raymond Michard.

Publication

A la suite du séminaire de 2017, Pierre et Nicole MEIN ont publié un article dans Journal of Astronomical History and Heritage :

Mein,P. and Mein,N., 2020,
Raymond Michard and his solar physics group at Paris-Meudon Observatory
Journal of Astronomical History and Heritage, Vol. 23, No. 3, p. 582-600.

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