vendredi 14 novembre 2014, par Annie Baglin
Dans ce projet, les corrections des effets instrumentaux sont essentielles. Ce sont eux qui font gagner un facteur 10 en précision et en rapport signal sur bruit. Ils ont donc fait l’objet d’un énorme travail de modélisation de l’instrument et de son fonctionnement. Ils sont décrits plus en détail dans l’article "The CoRoT satellite in flight : description and performances" , Auvergne et al., Astronomy and Astrophysics, 2009, vol 306, p. 353.
Les intervenants majeurs dans le développement des méthodes et des logiciels ont été le LESIA et le LAM (Laboratoire d’Astrophysique de Marseille). De plus le LESIA a la responsabilité de la production régulière des données corrigées. Celles-ci sont mises à disposition des scientifiques par l’intermédiaire d’une archive développée et maintenue par l’IAS.
Les corrections instrumentales les plus importantes appliquées aux données brutes sont identiques pour les deux programmes. Il s’agit de la correction des effets de couplage entre CCD, de la soustraction du zéro de l’électronique et du fond de ciel au flux stellaire mesuré, de la correction des variations de fréquence de l’horloge bord, de la transformation des unités de mesure en nombre d’électrons.
La correction de l’effet des fluctuations photométriques induites par les mouvements résiduels du satellite est particulièrement importante. Elle se fait grâce aux informations de pointage délivrées à la seconde, qui permettent de calibrer les variations photométriques aux déplacements.
La correction du fond de ciel est nécessaire. Le fond de ciel provient de la lumière zodiacale et de la lumière en provenance de la Terre. Il est mesuré dans des zones du ciel libres d’étoiles autant que possible de façon à l’estimer aux endroits du CCD où sont les étoiles cibles. Comme on ne cherche pas à estimer sa valeur absolue mais uniquement ses variations orbitales, il apparaît que statistiquement un calcul de médiane sur toutes les mesures faites sur un CCD capture de façon assez fidèle les variations orbitales, et permet d’éliminer les surbrillances transitoires. Il a l’avantage d’être peu coûteux en temps calcul, même si quelques ajustements sont nécessaires.
Les données sont maintenant toutes publiques. Elles sont corrigées des effets instrumentaux, et disponibles pour les analyses scientifiques ultérieures. Elles sont accessibles dans des archives à l’IAS (Institut d’Astrophysique Spatiale) et au CDS (Centre de Données astronomiques de Strasbourg).